vendredi 30 mars 2012

Petit retour sur le Conseil municipal du 22 mars

par Jean-Michel Ruiz
Campagne oblige, j'ai pris quelques jours de retard pour évoquer ici le conseil municipal de la semaine dernière. Mais ça y est, je m'y mets... La séance du 22 mars s'est donc tenue avec un ordre du jour assez léger si ce n'était... le budget 2012. Et comme nous le soulignons chaque année (et l'année dernière avec une particulière insistance compte tenu de la forte augmentation des taux d'imposition), c'est un débat qui n'en est pas un faute d'éléments !
La municipalité se contente de documents décrivant la ventilation comptable des dépenses et des recettes par nature d'opération. Aucun élément par fonction ! Combien coûtent aux Mériellois les différents services rendus ? Mystère.
Nous demandons donc un budget qui nous permette de débattre des choix qui sont faits, car le budget n'est pas un acte de "technicien" habitué à jongler avec les "immobilisations corporelles", les "charges à caractère général" ou autres "amortissements"... mais bel et bien un acte politique, pris par des citoyens élus qui décident de porter leurs efforts sur l'école, sur le sport, sur la culture, sur le social...
Au détour de ce débat budgétaire nous observons tout de même toutes les conséquences  - et toutes les nuisances - de la politique gouvernementale, en application de la RGPP (révision générale des politiques publiques) : elle se traduit, notamment, par le gel continu des dotations aux collectivités locales.
Cette année s'ajoute les retombées de la politique du Conseil général qui a capitulé face à l'État, en acceptant un plan de réduction des dépenses (personnel, aide aux communes, dépenses sociales...) contre une "aide" de 8 millions d'euros. Un comble, lorsqu'on sait que l'État doit pas moins de 472 millions d'euros au département ! Les choix du président du Conseil général Arnaud Bazin, le "Papandréou valdoisien" comme j'ai eu l'occasion de l'appeler, pénalisent Mériel. Dans le domaines de la culture, du social, de l'éducation, les subventions du département sont à la baisse.
Face à cette politique de "réduction de la dépense publique" la municipalité baisse les bras. Elle est dans la résignation ! Elle maintient les taux élevés votés l'an passé, et se garde bien d'analyser la situation et de dénoncer les politiques nationales et départementales qui sont à l'origine de la réduction des dépenses publiques - et  de la réduction des services publics. Ce n'est pas ma conception de la politique.
De plus, la municipalité met en avant la faible part (50%) des dépenses de personnel. Pour un service public (comme d'ailleurs pour toute entreprise de service), ce taux est plutôt l'indicateur que nous manquons de ressources pour assurer la présence humaine indispensable à un service public de qualité et à l'écoute des habitants. Outre le fait que ces chiffres sont aléatoires et même faux, les agents des services publics ne sont pas un « coût » mais bien un plus dans le service rendu. Il faut sortir les services publics de cette logique de rentabilité. Nous nous sommes abstenus sur ce budget qui n’est pas le nôtre.

Autre sujet notable, qui en est d'ailleurs l'illustration : la mise en place d'une "norme communale d'encadrement des enfants sur la pause méridienne". La municipalité propose que les normes communales d’encadrement des enfants sur le temps de repas soit de 1 animateur pour 14 enfants en maternelle et de 1 animateur pour 20 enfants en élémentaire. Elle est dans son droit, les normes DDCS (1 pour 8 et 1 pour 12) n’étant pas obligatoirement applicables durant le temps du repas. Elle nous assure que les enfants seront « en sécurité » durant cette période, nous n’en doutons pas. Mais le but du temps de repas ne doit-il être que la sécurité ? Nous ne le pensons pas. Nous estimons que le repas doit être un moment pédagogique fort. Il permet à l’enfant de développer le goût, la vie en collectivité et d’avancer dans l’apprentissage (se servir seul par exemple). Comme nous considérons ce temps comme un moment d’ « activité pédagogique », nous estimons que les normes annoncées ne permettent pas cette approche malgré toute la bonne volonté et le professionnalisme des agents recrutés. C’est pourquoi nous avons voté contre cette délibération.

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