vendredi 20 février 2015

Le département et la santé

Par Jean-Michel Ruiz


Quelques réflexions sur la politique de santé, à l'occasion de la venue de Marisol Touraine dans le département... et des élections départementales !
Comme de nombreux représentants des personnels de santé l’ont fait remarquer, Marisol Touraine n’annonce rien de neuf dans ce domaine avant 2017 alors que c'est aujourd'hui que la population a besoin de réponses. Le renoncement aux soins pour raison financière affecte actuellement près de 30 % de la population et près de la moitié des étudiants. C'est inacceptable. Il y a urgence à engager des vraies mesures de gauche.

Plutôt que des effets d'annonces, il y a des mesures urgentes à prendre : suppression des franchises et forfaits notamment imposés par la loi "Bachelot", réelle suppression des dépassements d'honoraires avec une revalorisation de la rémunération des médecins, attribution des moyens pour soutenir les centres de santé qui appliquent le tiers payant sans aide de la sécurité sociale ni de l’État, Pôle public du médicament qui permette de gagner une maîtrise publique du médicament, de la recherche à la distribution, véritables remboursements pour la lunetterie, les soins dentaires, l'audition. Il faut en finir avec l’hypocrisie du montant scandaleusement bas de ces soins.
Ce thème ne doit pas être absent de la campagne des élections départementales. En effet, l’insuffisance de prévention, d’éducation à la santé, l’absence de stratégie nationale cohérente et persévérante à l’échelle des territoires, les conséquences de la précarité et de la souffrance psychique entraînée, les besoins de centres de santé et la bataille contre fermeture de services hospitaliers comme de maternité sont autant de facteurs d’inégalités et d’enjeux de santé publique.
Sa dimension et sa proximité vis à vis de des citoyens, confèrent au canton, ainsi qu’aux collectivités locales qui lui correspondent, un rôle irremplaçable en particulier dans le domaine de l’évaluation des besoins de santé, d’offre de soins tant ambulatoires comme en hospitalier.
C’est pourquoi les candidats du Front de gauche s’engagent à mettre en place, un Conseil cantonal de santé, qui sera l’outil pertinent de démocratie sanitaire locale. Ce conseil cantonal pourrait avoir une composition pérenne de trois collèges et avoir trois missions. Les trois collèges sont : celui des professionnels de santé quel que soit leur lieu d'exercice sur le canton, celui des ayant-droit à la santé (les usagers, les familles, les associations, les syndicats), les élus sous l'autorité des conseillers départementaux du canton. Les trois actions sont : le recensement des expressions des besoins de santé. les réponses apportées sur le canton à ces besoins exprimés, le contrôle démocratique de la réponse à ces besoins.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire