Par Jean-Michel Ruiz
Alors que les maires des
six villes de la CCVOI* s'étaient solidairement opposés au projet
d'éclatement de cette communauté de communes, le maire de
Frépillon, Bernard Tailly, par ailleurs président de la CCVOI, a le
14 octobre dernier annoncé sans sommation que sa ville rejoignait
finalement la communauté du Parisis. Le pire, c'est que le conseil
communautaire s'est empressé de renouveler sa confiance au président
sortant : on a ainsi redonné les clés de la maison à son
liquidateur ! Et je regrette que le maire de Mériel ait prêté sa
voix à cette mascarade.
Depuis plus d'un an le
Front de gauche mène campagne** contre l'éclatement de la CCVOI,
provoqué par la loi sur le Grand Paris (nous avions à l'époque
qualifié ce projet d'“OPA hostile”).
J'estime que le temps
n'est pas à la division : je veux croire qu'il est encore possible
d'empêcher la dislocation de la CCVOI et je tends pour cela la main
aux élus de tous bords : lors du dernier conseil municipal de
Mériel, j'ai proposé au maire Jean-Louis Delannoy l'organisation
d'un débat public afin de permettre aux habitants des six villes
concernées de s'exprimer. Cette proposition est restée sans suite à
ce jour... je la réitère aujourd'hui avec force et urgence.
*CCVOI : Communauté de commune de la
Vallée de l'Oise et des Impressionnistes, qui regroupe les villes de
Auvers-sur-Oise, Butry, Frépillon, Mériel, Méry-sur-Oise et
Valmondois.
** Voir à ce propos et ci-après le
vœu proposé par les élus Front de gauche du Conseil municipal de
Mériel en mars 2014.
Pour rappel le communiqué
des élus Front de gauche de Mériel le 6 mars 2014 :
Interco'
: les élus Mériel
ensemble proposent
un vœu
Lors du conseil du 6 mars 2014, les élus du groupe
Mériel ensemble (Front de gauche et apparentés) ont proposé
à l'ensemble du conseil municipal l'adoption d'un vœu contre les
menaces qui pesaient déjà sur la CCVOI. Nous faisons part
ci-dessous du texte qu'ils avaient alors présenté. Le maire de
Mériel avait alors refusé de soumettre ce vœu au vote du Conseil
municipal.
Projet
de vœu au Conseil municipal du 6 mars 2014
Le conseil municipal de Mériel,
réuni en séance ordinaire le 6 mars 2014 souhaite attirer
l'attention de M. le Premier ministre sur les conséquences de la loi
n°2014-58 du 27 janvier 2014 de modernisation de l'action publique
territoriale et d'affirmation des métropoles, et plus
particulièrement sur son article 10.
Celui-ci en effet introduit des
modifications à l'article L5210-1-1 du Code des collectivités
territoriales, en portant le seuil démographique minimal d'un EPCI à
200.000 habitants au sein de l'unité urbaine.
Cette disposition porte gravement
préjudice à notre Commune, et plus singulièrement à la Communauté
de commune de la vallée de l'Oise et des impressionnistes (CCVOI),
qu'elle a contribué à construire avec cinq villes voisines, ces dix
dernières années, autour de problématiques partagées, liées à
un territoire cohérent et dans une logique de recherche permanente
de l'intérêt général, de l'adhésion et du partage des décisions.
Nous jugeons cet outil performant
et utile à un développement harmonieux de nos territoires et à la
mise en œuvre de politiques publiques de proximité.
Du fait de cette loi il est
aujourd'hui en danger.
• Nous voulons continuer à
développer des services publics et proximité, au plus près des
populations de nos villes ; nous refusons de sacrifier notre
Communauté de communes au profit d'une structure éloignée et
technocratique.
• Nous voulons continuer à faire
vivre et à maîtriser notre modèle de développement, fondé sur un
équilibre harmonieux entre secteurs urbains (parfois dense,
certaines à densifier) zones naturelles et agricoles - une mixité
sociale et fonctionnelle - une logique de polycentralité ; nous
refusons les logiques de “zonage” et de “relégation”
auxquelles nous condamnerait un positionnement aux marges d'une
structure urbaine tentaculaire.
• Nous voulons conserver la
maîtrise démocratique de notre devenir, au sein de collectivités à
taille humaine, où l'avis des citoyens est entendu et pris en compte
et où leurs élus conservent la pleine maîtrise des politiques
publiques locales.
Pour ces raisons nous exprimons
notre vif désaccord avec cette disposition, et vous demandons de
prendre toutes les mesures qui permettront de prendre en compte la
réalité territoriale des villes comme la nôtre, qui sont
conscientes de leur positionnement péri-urbains, mais veulent
continuer à exister et à cultiver leur singularité.
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