mardi 22 novembre 2011

La rigueur, au secours du “triple A”

Par Sylvie Martin
Après le relèvement du taux de TVA de 5,5 % à 7 % (hors produits de première nécessité), la non indexation sur l’inflation des seuils du barème de l’impôt sur le revenu, des prestations familiales et des aides au logement, le gouvernement de Nicolas Sarkozy choisit, encore une fois, de s’attaquer aux salarié-es les plus fragilisé-es pour sauver son déjà moribond “triple A”.
ça y est !! 

les députés ont voté une décision afin de faire cesser, selon le ministre Xavier Bertrand, la « fraude sociale » dont la fraude aux arrêts de maladie !!
Pour lui, 10 à 15 % des arrêts sont considérés comme abusifs.
Pour tenter de donner un peu de légitimité à ses coups bas, et s’attirer les faveurs de certains, le gouvernement éprouve, de plus en plus, un malin plaisir à opposer les salariés du public à ceux du privé. Pour autant, nul n’est épargné !
--‐ pour les fonctionnaires, un délai de carence de 1 jour,
--‐ pour les salariés du privé, le délai de carence passe de 3 à 4 jours.
« En sanctionnant financièrement les abus, nous créerons un effet dissuasif qui fera reculer la fraude » affirme le ministre du travail.
Pour nous, cette façon de montrer du doigt de présupposés arrêts de maladie de complaisance, c’est faire injure, aux salariés, du public comme du privé, qui souffrent chaque jour de la dégradation de leurs conditions de travail . et de montrer une défiance insupportable contre le corps médical .
En instaurant de façon systématique, un délai de carence, ou en l’augmentant, le gouvernement n’agit en rien contre une « éventuelle fraude sociale ». Mais ce qui est certain, c’est qu’il fait des économies en diminuant directement les prestations sociales des plus démuni-es.

Mais, si l’an dernier, le gouvernement a détecté « pour un montant de 458 millions d’euros »
de fraude aux prestations sociales, il omet de dire qu’il ne fait rien pour véritablement juguler la fraude fiscale qui se situe (chiffres validés par le Conseil des Impôts) entre 45 000 millions et 50 000 millions par an !

On les plaint !!!
La présidente du Medef, Laurence Parisot, s'est émue mercredi de l'allongement «sans concertation» du délai de carence. «Cela va coûter de l'argent aux entreprises parce que dans la plupart des cas, ce sont les entreprises qui paient ces journées», a-t-elle expliqué sur RTL. Le Medef chiffre le surcoût à 200 millions d'euros pour les entreprises. Un chiffre probablement exagéré, dans la mesure où le gouvernement attend lui-même 220 millions d'euros d'économie de cette réforme.
«Dans la grande majorité des cas, les entreprises prendront à leur charge ce jour supplémentaire, confirme de son côté Sophie Amar, associée en droit social chez Stehlin. C'est une façon de transférer une charge financière de la sécurité sociale vers les entreprises». A l'Union des Industries Chimiques, par exemple, la convention collective prévoit une prise en charge du délai de carence par l'employeur à partir du premier jour d'arrêt maladie. «Le quatrième jour de carence sera donc automatiquement pris en charge. Pour nous, c'est incontestablement une charge supplémentaire, qui tombe à un mauvais moment», explique François Humbert, spécialiste des questions sociales à l'UIC.

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