jeudi 25 novembre 2010

SOS URGENCES SANTÉ

par Jean-Michel Ruiz

LOI BACHELOT = ARME DE DESTRUCTION MASSIVE DE LA SANTÉ PUBLIQUE

Dans la continuité des lois Juppé et Douste-Blazy, la loi Bachelot (Hôpital-Patients-Santé-Territoires) a pour objectif de réduire de façon drastique les dépenses publiques de santé, de transférer les activités rentables au privé, de permettre aux grands groupes financiers de l’assurance de mettre la main sur le budget de la Sécurité Sociale. En bref, il s’agit de faire de la santé une marchandise au bénéfice du capital qui tente de résoudre la crise dont il porte la responsabilité en cherchant de nouvelles sources de profit.


SOINS PLUS ÉLOIGNES – MOINS ACCESSIBLES – PLUS COÛTEUX

Pour cela, on réduit l’offre de soins : pas un seul hôpital qui ne soit touché par des restrictions budgétaires, des suppressions de poste, des fermetures de lits et de services. Sous prétexte de sécurité on ferme des hôpitaux de proximité, des maternités (plus de 1000 ces dernières années). Et le décret qui prévoit la fermeture de 182 blocs chirurgicaux va encore aggraver la situation, notamment dans les villes moyennes.
Ce recul des réponses de proximité réduira encore les possibilités d’accès aux soins, mettant la population en danger et augmentant les coûts à la charge des patients et des familles. Or on sait qu’aujourd’hui, ce sont déjà 25% des habitants qui renoncent à des soins ou les retardent faute de moyens. Or, une fois encore, le budget de la Sécurité sociale, sous prétexte du « déficit » organisé et bien utile, est voté en régression et prévoit de nouveaux déremboursements !
En Ile de France l’ARS (Agence Régionale de Santé) démantèle l’Assistance Publique : passage de 37 hôpitaux à 12 établissements et suppression de 4000 postes dont la moitié d’effectifs médicaux, fermeture même de l’hôpital Trousseau mondialement reconnu pour ses recherches et avancées en pédiatrie !

LES URGENCES MENACÉES

M. Evin, directeur général de l’ARS, prépare un plan de démantèlement des urgences de chirurgie la nuit et les week-ends en Ile de France. Selon ce plan, dans chaque département, un seul hôpital « tête de pont » accueillera les urgences de chirurgie et d’imagerie la nuit ainsi que les week-ends et jours fériés, ce qui engendrera la suppression de 1200 postes. Ceci sans aucune concertation et au mépris de la sécurité des patients.
Ce projet est unanimement condamné par la communauté médicale qui dénonce la mise en danger des malades. Certes, un bloc opératoire ouvert 24h/24, cela coûte cher. Mais que représente une vie humaine dans ce monde du profit roi ? Dans le Val d’Oise, la « tête de pont » serait l’hôpital de Pontoise. Mais quel que soit l’établissement choisi, le résultat est le même : mise en danger des patients par l’allongement des transports et des délais, conditions d’exercice professionnel dangereuses pour les personnels qui ne disposeront plus des moyens nécessaires, difficultés et coûts accrus pour les malades et leurs familles. Ce serait un recul sans précédent du service public dans notre région. Il faut absolument rejeter ce projet. Les Comités de défense des hôpitaux de Pontoise et d’Argenteuil ont déjà engagé l’action et il est indispensable que cette mobilisation s’élargisse à tout le département.
Nous sommes tous concernés et potentiellement menacés.

DES ASSISES RÉGIONALES DE LA SANTÉ

Au delà de ce projet, c’est la loi Bachelot et la politique de santé mercantile qu’il faut combattre. Alors que la situation sanitaire du pays et de la région se dégrade de plus en plus, que déjà 25% de la population reconnaît avoir renoncé à des soins ou les avoir retardés faute de moyens, il est nécessaire de résister et de réagir. Les communistes ont lancé un appel à organiser des « Assises régionales de la santé ». Ces assises doivent rassembler les associations, les comités de lutte, les professionnels et les collectivités territoriales afin de mettre un coup d’arrêt au démantèlement de la santé publique et de la protection sociale, de construire ensemble une politique de santé répondant aux besoins de la population et créer les conditions d’une véritable démocratie sanitaire.
Le Conseil Régional, répondant au vœu du groupe communiste s’est engagé à organiser ces assises. Préparons les partout dans le département afin que cette initiative démocratique et innovante réponde pleinement aux attentes de la population.


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