par Stéphane Pariyski
Photo Serge Barthe / Bonjour Bobigny |
Ces derniers mois le débat s'engage
sur la réforme des rythmes scolaires, qui doit s'appliquer au choix
des communes à la rentrée 2013 ou à la rentrée 2014. Il
s'agit de revenir à la semaine de quatre jours et demi, tout en
maintenant un volume horaire de 24 heures d'enseignement (contre 26
avant 2008).
Nous sommes nombreux à penser que
cette réforme n'est pas satisfaisante. S'il nous paraît souhaitable
de mieux répartir dans la semaine (et dans l'année...) le temps
scolaire, plusieurs questions nous semblent devoir être posées...
- le maintien des “24 heures d'enseignement” et du “socle commun” sont-ils satisfaisants pour assurer l'épanouissement et la réussite de tous au sein du système scolaire ? Pouvons-nous nous satisfaire d'une école qui diminue son intervention – tout en maintenant des programmes très lourds au risque de laisser des enfants sur le bord de la route ? Nous pensons qu'il faut des temps scolaires mieux répartis pour s'adapter aux rythmes d'apprentissage des enfants, et ouvrir les contenus à des matières aujourd'hui sous-estimées telles que les pratiques artistiques ou les activités d'éveil qui contribuent aux apprentissages fondamentaux.
- cette réforme constitue un nouveau désengagement de l'État vis-à-vis des familles et des collectivités locales : ce sont deux heures de plus par semaine que les enfants passeront dans les différents modes de garde. Pour quoi faire ? Le gouvernement a de plus prévu de diminuer les taux d'encadrement dans les centres de loisirs : c'est inacceptable !
Mais pas pour “attendre” : pour au contraire prendre le temps d'une grande réflexion, impliquant parents, municipalité et services post-scolaires, enseignants... Bref toute la communauté éducative.
Nous proposons de lancer une vaste
concertation afin d'élaborer un projet éducatif local.
- Il s'agit d'élargir le débat pour réfléchir ensemble aux “rythmes de l'enfant” (et pas seulement aux rythmes scolaires) ;
- il s'agit également d'interroger le rôle et le projet des services publics post-scolaires. Nous refusons la logique de “garderie” : le temps post-scolaire doit être un temps épanouissant et utile pour l'enfant ;
- il s'agit aussi d'exprimer des attentes fortes en direction de l'Éducation nationale : refuser les fermetures de classe (telle celle qui menace l'école Henri-Bertin !), réfléchir avec les enseignants sur les rythmes d'apprentissage...
- bien sûr il faut également prendre en compte le temps familial, qui est indispensable à l'enfant – et pour cela réfléchir aux besoins et aux contraintes qui s'imposent à la famille.
Nous espérons vivement pouvoir en
discuter avec l'ensemble de la communauté éducative.
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