mardi 25 octobre 2011

L'eau n'est pas une marchandise !

Par Jean-Michel Ruiz
Une délibération du Conseil municipal du 20 octobre proposait l’adhésion de la ville au Syndicat des eaux de l’Ile de France (SEDIF). Voici l'intervention que j'ai prononcé à cette occasion.

“Dans le bail renouvelé par le SEDIF avec Véolia, cette entreprise s’est engagée sur une baisse de 20% du prix de l’eau. Vous nous précisez que par l’adhésion de la ville au SEDIF le coût de la facture d’eau potable pourrait baisser de 55 euros par an pour une famille de 4 personnes. Il est clair que nous ne pouvons que voter pour cette délibération car, dans cette période où le gouvernement s’attaque fortement au pouvoir d’achat des citoyens, une baisse sur la facture d’eau ne peut être que la bienvenue.
Mais, je souhaite préciser que je porte de très forte réserve sur Véolia qui a touché un véritable jackpot en ayant le contrat avec le SEDIF.
Il me semble en effet urgent de sortir l’eau, bien indispensable à la vie, bien commun de l’humanité, de la sphère marchande. La mise en régie publique de l’eau permettrait :
  • de garantir l’accès à l’eau pour tous à un coût raisonnable y compris par le biais d’une tarification sociale (à Paris, où la gestion de l’eau est publique, le coût du m3 est inférieur de près de 50 centimes à celui du SEDIF).
  • de se doter d’outils de recherche, de développement, pour garantir une qualité de l’eau irréprochable.
  • aux élus, aux associations et aux citoyens de maitriser en permanence les choix à opérer.
De plus, le contrat SEDIF/Véolia pose des contreparties du type la prise en charge de l’entretien d’une partie du matériel par les communes (les bouches à incendies par exemple). Pour toutes ces raisons j’estime que le SEDIF, qui a acquis les compétences suffisantes pour être gestionnaire de la distribution, doit se réapproprier les compétences perdues au profit du délégataire, Véolia.
Encore une précision, en novembre 2010 je suis allé soutenir les salariés de Véolia sur le site de Méry sur Oise. En tant que ville adhérente au SEDIF, nous devons exiger que la baisse du coût du m3 ne soit pas « payée » par les salariés alors que les actionnaires continuent à s’enrichir.”

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